Si la chimiothérapie est un traitement indispensable de la lutte contre le cancer, les conséquences sur l’organisme à long terme sont nombreuses questions. Savoir combien de temps les médicaments de chimiothérapie restent actifs dans l’organisme permet en effet de mieux appréhender la guérison. La relation complexe entre résidus médicamenteux et effet du médicament persistant est un véritable casse-tête pour les patients comme pour les soignants.
Qu’est-ce que la chimiothérapie ?
La chimiothérapie est une technique thérapeutique principalement utilisée dans le cadre du traitement des cancers.
Il s’agit d’utiliser des médicaments puissants capables de cibler et de détruire les cellules à division rapide, notamment celles cancéreuses.
Cependant, ces traitements n’ont pas la capacité de faire la distinction entre des cellules cancéreuses et des cellules saines à division rapide comme celles des cheveux ou de la moelle osseuse.Ce mécanisme non sélectif explique les nombreux effets secondaires engendrés par une chimiothérapie.
Les agents chimiothérapeutiques peuvent être administrés par voie intraveineuse, orale, parfois directement dans une cavité corporelle. Chaque mode d’administration a des conséquences sur la vitesse à laquelle le médicament entre dans circulation sanguine et son apparition dans l’ensemble du corps. Cette distribution systémique est essentielle pour atteindre les cellules cancéreuses où qu’elles se trouvent et pouvoir procéder à leur destruction.
Une fois dans le système, les agents chimiothérapeutiques visent à bloquer le cycle cellulaire afin d’empêcher la multiplication des cellules cancéreuses. Les médicaments peuvent agir à différents moments du cycle cellulaire et il est fréquent d’utiliser une combinaison de médicaments pour maximiser l’efficacité du traitement et éviter que les cellules cancéreuses ne développent une résistance au médicament.
Combien de temps les agents chimiothérapeutiques restent-ils dans le corps?
La durée de présence des agents chimiothérapeutiques dans l’organisme dépend du type de médicament, de la posologie et de la voie d’administration.
En général, les médicaments sont métabolisés par le foie et excrétés par les reins, un processus qui dure de quelques heures à plusieurs jours.
Certaines molécules comme le méthotrexate peuvent être excrétées plus rapidement que d’autres comme la doxorubicine, qui peuvent rester plus longtemps dans certains tissus. La demi-vie d’un médicament (le temps nécessaire pour que sa concentration dans le sang diminue de moitié) est souvent utilisée comme estimation du temps qu’il faut au médicament pour sortir du corps.
De plus, gardez à l’esprit qu’une fois que les agents chimiothérapeutiques ont été éliminés du corps, leurs effets peuvent encore perdurer pendant quelque temps. Les cellules blessées par la chimiothérapie n’ont pas le même rythme de division et de régénération, et il est courant que les effets secondaires durent bien plus longtemps que l’élimination des médicaments eux-mêmes.
Qu’est-ce qui influence l’élimination de la chimiothérapie ?
Plusieurs éléments peuvent influer sur la vitesse d’élimination des agents chimiothérapeutiques.
L’un des principaux est la fonction hépatique et rénale du patient. Les personnes ayant une fonction hépatique ou rénale altérée pourraient avoir des difficultés à métaboliser et excréter les médicaments, prolongeant ainsi leur présence dans le corps.
L’âge et le poids du patient peuvent également avoir un impact. Les personnes âgées pourraient présenter un métabolisme plus bas, ce qui pourrait diminuer le taux d’élimination des médicaments. De la même manière, le poids corporel pourrait avoir une incidence sur la distribution du médicament dans le corps et donc sur sa vitesse d’élimination.
Enfin, l’utilisation simultanée d’autres médicaments peut également interagir avec les agents chimiothérapeutiques, influençant leur métabolisme et leur excrétion. Les professionnels de santé surveillent soigneusement ces interactions afin de minimiser les risques et optimiser le traitement.
Récupérer après la chimio : quelle stratégie adopter ?
Prendre le temps nécessaire pour récupérer de la chimiothérapie avec des soins adaptés est essentiel.
Parmi les priorités : la gestion des effets secondaires de la chimiothérapie, qui peuvent aller de la fatigue aux nausées en passant par la perte d’appétit et le risque accru d’infection.
Un suivi médical régulier permet d’évaluer l’apparition de ces symptômes et d’agir en conséquence.
Pour faciliter cette période de convalescence, il existe également des bonnes pratiques à mettre en place.
Voici quelques pistes à explorer avec votre médecin :
- Manger 5 fruits et légumes par jour : privilégiez les aliments colorés riches en antioxydants, qui peuvent aider à réduire l’inflammation et les douleurs.
- Intégrer des aliments fermentés dans votre alimentation (yaourt, kimchi, etc.) pour favoriser une bonne santé intestinale et renforcer votre système immunitaire.
- Pratiquer des exercices de relaxation tels que la méditation pleine conscience ou la respiration profonde pour réduire le stress, l’anxiété et améliorer votre bien-être général.
- Mieux dormir : prenez soin de respecter un rythme de sommeil régulier qui peut contribuer à améliorer votre qualité de sommeil et accélérer votre guérison.
- Compléments alimentaires : renseignez-vous auprès d’un professionnel de santé sur les bénéfices potentiels des compléments alimentaires (oméga-3, vitamine D…) mais ne remplacez pas une alimentation équilibrée par ces produits.
L’activité physique peut également être bénéfique pendant cette période, même si elle peut sembler difficile à envisager au début. Pratiquer une activité douce comme la marche ou le yoga peut aider à retrouver du tonus et améliorer l’humeur. N’hésitez pas à demander conseil à un kinésithérapeute ou un médecin pour établir un programme adapté à vos besoins.
Soutien psychologique : La guérison après une chimiothérapie est un long chemin sur lequel il est important d’être soutenu. Participer à des groupes de soutien ou consulter un thérapeute peut aider les patients atteints de cancer à gérer le stress émotionnel lié au traitement et développer des stratégies d’adaptation pendant leur rétablissement. La guérison après une chimiothérapie est un parcours holistique qui nécessite une approche globale du corps et de l’esprit.



