Si le burn-out est souvent associé à l’épuisement dû au travail, ce syndrome a en réalité des causes plus variées et un fonctionnement plus complexe qu’il n’y paraît.
Il naît d’un déséquilibre chronique entre les demandes inhérentes à la sphère professionnelle et les ressources personnelles pour y faire face et impacte directement la santé mentale comme physique de l’individu qui en souffre. Alors que sa prévalence augmente dans nos sociétés contemporaines, il est essentiel de savoir repérer ses premiers signaux d’alerte pour mieux le prévenir.
Quelles sont les différentes dimensions du burn-out et quels sont les signes qui permettent de l’identifier précocement ?
Plus communément appelé syndrome d’épuisement professionnel, le burn-out s’exprime par une fatigue émotionnelle, physique et mentale intense.
De plus en plus fréquente chez les salariés, mais aussi chez les étudiants ou encore les parents, cette pathologie résulte le plus souvent d’un stress chronique au travail lorsque la personne concernée n’est plus en mesure de répondre aux exigences de son environnement professionnel.Outre une fatigue persistante malgré un temps de repos conséquent et une perte d’efficacité au travail, les premiers signes précurseurs du burn-out se traduisent généralement par une fatigue accompagnée d’une baisse significative de motivation voire d’une démotivation totale et d’une anxiété croissante.
Le cynisme ou dépersonnalisation constitue un autre signal fort du syndrome d’épuisement professionnel. Ce mécanisme se caractérise par une distanciation de l’individu par rapport à son travail. L’employé adopte une attitude négative envers ses collègues et ses responsabilités professionnelles. Une telle manière de procéder peut nuire tant aux relations professionnelles de l’employé concerné qu’à sa productivité quotidienne. Parallèlement, le sentiment d’accomplissement personnel régresse fortement laissant place à un doute persistant quant aux compétences voire à la valeur même de l’individu au sein de son entreprise. Ce faible sentiment d’accomplissement s’associe généralement à une irritabilité voire à une perte totale d’estime de soi pouvant mener à des comportements d’isolement voire même d’agressivité.
Les manifestations physiques sont également nombreuses : maux de tête réguliers, troubles du sommeil entraînant une fatigue permanente, douleurs musculaires ou encore troubles gastro-intestinaux. Ces symptômes corporels que l’on a tendance à ignorer sont pourtant la preuve concrète que notre corps tout comme notre esprit subissent une pression trop forte sur le long terme. C’est pourquoi il est essentiel de prêter attention aux premiers signes précurseurs du burn-out afin d’éviter une détérioration progressive mais grave de sa santé mentale et physique. Il faut toutefois différencier burn-out et dépression, cette dernière étant plus générale alors que le syndrome d’épuisement professionnel est exclusivement lié à la sphère professionnelle. Pour vous aider à repérer ce syndrome testez-vous grâce au Maslach Burnout Inventory (MBI) ou au Copenhagen Burnout Inventory (CBI).
Facteurs de risque et causes sous-jacentes
Différents facteurs peuvent augmenter votre risque de burn-out, y compris les charges de travail trop lourdes et les heures supplémentaires fréquentes.
Dans bien des cas, une culture d’entreprise toxique, où la pression à la performance est permanente, joue aussi un rôle déterminant. Un manque de contrôle sur ses tâches, l’absence de reconnaissance par sa hiérarchie et l’insécurité de l’emploi sont autant d’éléments qui favorisent le développement du syndrome d’épuisement professionnel. Par ailleurs, le fait d’être insatisfait dans son travail en raison d’un stress chronique constitue un facteur aggravant.
Les causes sous-jacentes du burn-out ne se trouvent pas uniquement au travail. Des facteurs personnels comme le perfectionnisme, une faible estime de soi, ou le fait d’avoir des personnes à charge peuvent augmenter la vulnérabilité d’une personne face au stress au travail. Le manque de soutien social – au travail comme à la maison – peut aussi exacerber l’épuisement émotionnel et physique.
Retiens que le burn-out est souvent causé par une combinaison de facteurs professionnels et personnels. Il est donc essentiel d’adopter une approche globale pour identifier et gérer les risques qui y sont liés. L’identification des facteurs de risques spécifiques et la mise en place de stratégies d’adaptation appropriées peuvent néanmoins aider à prévenir le burn-out.
Les effets du burn-out : quelles conséquences ?
Ses effets sont parfois dévastateurs et s’étendent au-delà de la sphère professionnelle.
Sur le plan personnel, les risques de souffrir de dépression, d’anxiété ou de troubles alimentaires ou du sommeil sont accrus. L’épuisement émotionnel peut également saper les relations personnelles et engendrer l’incompréhension voire des conflits avec l’entourage. Les séquelles à long terme peuvent significativement affecter la qualité de vie et celle des proches. De là, l’importance d’un soutien psychologique.
Dans la vie professionnelle, un salarié en burn-out voit sa performance et sa productivité réduites à néant. Son absentéisme augmente ainsi que le turnover, ce qui a un coût pour les entreprises. Par ailleurs, le personnel souffrant de burn-out peut entraîner un environnement de travail malsain qui impacte négativement le moral et la motivation de l’ensemble d’une équipe.
Ainsi, il convient également d’analyser l’impact à long terme d’un burn-out sur la carrière d’un individu si celui-ci n’est pas traité. Les salariés victimes de burn-out voient leurs opportunités de progression et d’épanouissement professionnel diminuées. La prise en compte progressive des conséquences du burn-out révèle ensuite toute l’importance d’éradiquer la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale et à encourager les employés à demander une aide extérieure.
Les stratégies de prévention et de prise en charge du burn-out
Pour lutter efficacement contre le burn-out, il convient d’adopter une démarche active, tant du côté des employeurs que des employés.
Les entreprises ont en effet leur rôle à jouer dans la mise en place de politiques de gestion du stress au travail, de réduction des exigences professionnelles ou encore de promotion d’un environnement de travail propice au bien-être. A ce titre, l’instauration de programmes de bien-être en entreprise, la promotion d’un équilibre vie professionnelle-vie personnelle ou encore la reconnaissance du travail accompli sont autant de leviers qui peuvent permettre aux entreprises de lutter contre le risque de burn-out chez leurs employés. Par ailleurs, la formation des managers à la détection précoce des premiers signes du burn-out peut également contribuer à réduire les risques auxquels leurs équipes sont exposées.
Côté individu, apprendre à gérer son stress est essentiel pour prévenir cette maladie liée au surmenage professionnel. Voici quelques-unes des pratiques recommandées :
- Pratiquer une activité physique régulière (deux heures par semaine minimum) adaptée à vos goûts ;
- Vous initier à la méditation et/ou au yoga afin d’améliorer votre concentration tout en réduisant l’anxiété ;
- Éviter la surcharge cognitive avec des pauses régulières ;
- Démonter totalement du travail durant vos périodes de repos afin que votre esprit se ressource ;
- Établir des frontières claires entre le monde professionnel et personnel ;
- Participer à des groupes de parole et/ou ateliers sur la gestion du stress ;
- N’hésitez jamais à demander un soutien ponctuel auprès d’un proche, d’un manager ou d’un professionnel.
Ainsi qu’il s’agisse d’adopter une hygiène de vie saine ou encore de bénéficier d’un soutien social solide, il est essentiel pour prévenir le burn-out professionnel.
Toutefois, les choses peuvent être différentes si vous traversez déjà un burn-out et avez besoin d’être accompagné pour en sortir. Dans ce cas, la thérapie cognitive et comportementale (TCC) a fait ses preuves pour aider les personnes souffrantes à prendre conscience de leurs mécanismes mentaux afin d’identifier puis modifier les schémas négatifs générés par le burn-out notamment.Dans le même registre thérapeutique, le coaching professionnel a également démontré sa capacité à renforcer l’efficacité personnelle et professionnelle tout en offrant différents outils pour mieux gérer son stress. Enfin, une simple consultation médicale permettra quant à elle d’évaluer si vous avez besoin ou non d’une aide extérieure pour surmonter votre burn-out : thérapie voire médicaments si jugé nécessaire.